Cephas, 13 ans, est en dernière année de collège. Lui et ses amis se moquaient des filles quand elles avaient leurs règles. Dès son plus jeune âge, on lui a dit que les filles étaient impures et devaient être évitées lorsqu'elles avaient leurs règles. Mais aujourd'hui, après avoir rejoint un club de santé mis en place par Plan International dans son école, il se bat pour les droits des filles et défend le sujet tabou de la menstruation.
Cephas vit avec sa famille dans la région de Volta au Ghana et a trois sœurs. Jeune garçon, il a vu comment ses sœurs étaient maltraitées lorsqu'elles avaient leurs règles. Elles étaient obligées de rester à l'écart de la famille car elles étaient considérées comme "impures". À l'école, lui et ses amis se sont éloignés des filles parce qu'ils pensaient que toutes les filles étaient sales.
Mythes entourant les menstruations
"Dans ma communauté, il y a beaucoup de mythes autour des règles. Cela se remarque dans la manière dont les femmes et les filles sont traitées. Lorsque les filles ont leurs règles, elles sont séparées de leur famille et traitées comme des parias", dit-il. "Les filles n'ont pas le droit de cuisiner pour la famille ou de toucher à quoi que ce soit qui appartient à la famille pendant leurs règles car elles sont impures".
En raison de la honte et de la stigmatisation qu'elles subissent, de nombreuses filles ne vont pas à l'école lorsqu'elles ont leurs règles. Certaines abandonnent complètement l'école lorsque leurs règles commencent. Plan International a mis en place un club de santé à l'école de Cephas pour parler aux élèves de l'hygiène menstruelle.
La prise de conscience mène au succès
Au début, les garçons étaient réticents à l'idée de rejoindre le club. Mais un garçon est venu aux réunions et a convaincu Cephas de rejoindre le club lui aussi. Le club existe maintenant depuis deux ans. Cephas a découvert de nombreuses fausses superstitions entourant la santé menstruelle depuis qu’il fait partie du club. Il veut combattre ces mythes en participant à la distribution de serviettes hygiéniques et en menant une campagne de santé qui remet en question les attitudes à l'égard de la menstruation dans sa communauté.
"Je veux que les garçons et les hommes assimilent l'idée que les menstruations sont un phénomène naturel dans la vie des femmes et des filles et qu'elles ne doivent pas être considérées comme impures. J'ai appris tellement de choses au club de santé. Je me sens mal quand je pense à la façon dont j'ai traité mes sœurs", dit-il.
Cephas affirme que sa plus grande réussite jusqu'à présent a été de changer l'attitude de son père vis-à-vis des menstruations. "Mes sœurs peuvent maintenant dormir dans la maison pendant leurs règles. Mon père a compris que rien de mal ne peut nous arriver si elles font partie de la famille pendant les menstruations."
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