Il y a dix ans, mon père m’a offert un cadeau particulier: un aperçu de la vie d’un enfant, sous forme de parrainage. J’ai maintenant rendu une première visite à ma filleule.
À des lieues de tout ce que je connaissais
Le jour de notre rencontre avec Nabina, nous nous étions levés tôt, roulant pendant des heures sur des routes de terre rouge qui traversant les montagnes de Makwanpur. «Est-il possible que des humains vivent là?», me suis-je demandée. Une douzaine de personnes nous attendaient, devant une maison en tôle, avec Nabina au centre. Elle nous a observés, intimidée, avant de nous accueillir tous par une étreinte et une couronne de fleurs. Lorsqu’on ne connaît pas une langue, on a vite fait de se comprendre par des sourires et des gestes:«Namaste» se traduit par un geste d’accueil avec les mains ouvertes.
Chocolat et pop-corn
À l’intérieur de la maison, dans une pièce minuscule au sol de terre battue, nous avons pu voir rapidement la moitié du village arriver à l’entrée. Pendant que l’on nous offrait du thé, des pop-corn et des pommes de terre cuites, j’ai pu m’entretenir avec Nabina et sa mère avec l’aide d’une
interprète. Tous ont été ravis du chocolat que nous avions apporté. Ce que Nabina apprécie le plus? «L’école. Et jouer avec des amies.» Nous avons appris que pendant le tremblement de terre, il y a deux ans, l’ancienne maison de la famille de Nabina avait été endommagée, et que Plan International Suisse avait mis à sa disposition la maison actuelle. Plan soutient le village et la région grâce à mon parrainage. Le père de Nabina travaille à Singapour. Il ne vient en visite que tous les deux ou trois ans.
Le temps fort du sac à dos
Entre autres thèmes plus sérieux, la mère de Nabina déclara soudain: «Nabina a reçu un sac à dos.» Je remarquai l’importance que ce fait, banal pour nous, prenait ici. Nabina nous montra ce sac à dos noir, presque aussi grand qu’elle, lorsque nous l’avons accompagnée à l’école. Ensemble, nous avons assisté à la fête de bienvenue de l’école. Sur le chemin du retour, enveloppée par le parfum des fleurs et un peu étourdie par toutes les impressions reçues, j’ai appris que Nabina était la seule filleule de
la région. J’aimerais que Nabina et les autres enfants puissent continuer de profiter de ma contribution. Qu’il s’agisse de l’infrastructure du village, de leur protection ou du sac à dos symbole de leur futur.